Alors que Vivendi n'a toujours pas pu lancer une OPA contre Ubisoft, (ndlr le groupe ne possédant que 26.3 % des parts de l'editeur) celui ci continu le bras de fer contre les frères Guillemot et a ,hier, bloqué une décision importante soumise au vote du conseil d'administration.
Grace à son pouvoir de vote élevé, le groupe Bolloré, a en effet rejeté la résolution proposant que les salariés d'Ubisoft puissent devenir actionnaires de l'entreprise. Une résolution permettant à ceux ci de s'investir plus dans leur entreprise, de recompenser leur meilleures éléments et de devenir ainsi actionnaire de leur propre entreprise. Le coup était risqué pour les frères Guillemot qui, si cette résolution était votée, mettaient ainsi à l'abri une bonne part des actions du groupe en cas de nouvelle offensive boursiere de la part de Vivendi.
Mais bien sûr Vivendi était à l'affut et a rejeté cette résolution la majorité des deux tiers étant nécessaire pour une telle décision.
Si celle ci était passée, cela aurait permis à environ 20 % des salariés du groupe de devenir actionnaires.
L’AG qui se tenait à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) s’est conclue par des applaudissements nourris à destination d’Yves Guillemot, PDG du groupe alors que de nombreux salariés montraient leur soutien avec des T-shirts rouges au nom d’Ubisoft.
Vivendi a confirmé s’être abstenu en expliquant «regretter qu’au mépris de toute logique de gouvernance, il n’ait toujours pas été invité à être représenté au Conseil d’administration de l’entreprise, alors qu’il en est le premier actionnaire avec 26,63 % du capital». Ce a quoi Ubisoft a répondu que Vivendi aurait pu présenter une résolution pour être représenté au CA: «Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils ne seraient pas passés, malgré leur 30 % de votes ils ne sont pas majoritaires, se sont les actionnaires qui decident ce genre de décision.».
Malgré ce rejet Yves Guillemot sort ravi de l'AG et a déclaré que cette assemblée générale est une «vraie victoire» et montre que Vivendi était «totalement isolé sur son vote».
Le résultat montre en effet que le reste des actionnaires soutient la stratégie d'Ubisoft et ne croit pas du tout au choix stratégique de Vivendi (ndlr seul Vivendi a réjeté cette résolution).
Les actionnaires ont approuvés en revanche, au grand dam de Vivendi, la nomination de deux nouvelles administratrices au conseil, Virginie Haas, une ancienne responsable d’IBM, et Corinne Fernandez-Handelsman, associée de la société de recrutement Progress, qui font atteindre à Ubisoft son objectif de 6 membres indépendants sur 11 (contre 5 précédemment) ce qui empeche Vivendi de prendre le pouvoir total sur le CA.
Coté actions , grace au partenariat avec Nintendo, la famille Guillemot a renforcé récemment son contrôle à environ 15% du capital et a obtenu 22% des droits de vote. Ca ne sera hélas pas assez puisque en vertu de la future loi Florange, qui augmentera le droit de vote de vivendi le faisant passer à 30 % , Vivendi pourra lancer une OPA contre Ubisoft en fin d'année.