La nostalgie d'une époque
Dès le titre du jeu la volonté du studio est affichée. Notre héros sans membre est de retour sur les codes qui ont fait son succès : de la plate-formes pur et dur dans un univers coloré et en 2D. On y retrouve le fidèle humour de la série couplé à son gameplay évolutif aux petits oignons. Vous l'aurez compris, Rayman Origins est un peu le type de jeu qui surfe sur une vague rétro retentissante depuis quelques temps déjà. Il n'y a qu'à voir Super Meat Boy et ses multiples références aux jeux de notre époque imberbe, ou Donkey Kong Country Returns et son come-back tout en qualité comme on les aime. Michel Ancel essaye donc dans ce nouvel opus de renouer avec la folie d'antan et la surprise que créa le tout premier Rayman en 1995 : Un jeu en 2D dans la douce époque qui avait comme maître mot la 3D et les caméras bidons. Un jeu à contre courant qui avait su séduire son lot de fans. Nous sommes donc en droit de nous poser l'ultime question : Rayman est-il de retour ? Porte-t-il vraiment bien son nom ? Et bien soyons concis. Oui, Rayman est de retour.
Aux origines d'un héros
Manette en main, me voici dans le menu. La délirante musique de Christophe Heral m'emportant dès les premières secondes dans l'univers bon enfant de Rayman. Une composition décomplexée qui se mariera à l'ambiance de chaque niveau au fur de notre avancée, à grand coups de banjos, de voix partant dans les aigus les plus délurés et de cohérence avec l'environnement. Me laissant bercer par cette douce musique, mon pouce s'en va glisser sur le bouton START....
Et la « narration » est lancée, si la morale m'autorise à la nommer ainsi. On retrouve toute la fidèle bande de Rayman dans une cinématique qui cherche à prétexter les futurs galipettes que vous allez exécuter. Après s'être échappé de la cage dans laquelle nous avait enfermé les méchants pas beau, il faut aller délivrer les Electoons. Voilà, en gros, c'est... ça. On se retrouve donc sur une map qui sépare les différentes zones que l'on parcourra dans l'aventure. Et là, rien à redire. Les environnements sont variés, détiennent chacun des idées de gameplay intéressantes (comme jouer avec la capacité à planer de nos héros dans un niveau où la tempête de sable fait rage) et sont assez nombreux pour vous certifier de bons nombres d'heures d'amusement. Et c'est dès le premier niveau que l'on retrouve les paternes du premier opus : On sauve une fée qui en échange nous offre un pouvoir, une mécanique de gameplay, comme frapper ou marcher sur les murs, qui va être exploitée pendant toute la zone. La jouabilité se complexifiera par conséquent au fur et à mesure de votre progression dans le jeu. Une technique astucieuse qui permettra de gonfler la durée de vie. Car si certains Lums (des boules jaunes à récupérer pour avoir certains bonus) étaient inaccessible auparavant, l'obtention d'un nouveau pouvoir vous permettra peut-être de revenir dans ce niveau antérieur pour y récupérer ce qui était inaccessible sans cette paterne.
Le rapprochement de deux philosophies
Nous pouvons distinguer, dans notre culture vidéoludique et notre place dans cette communauté, deux types de joueurs. Les premiers sont Hardcore, à la fois élitistes et cultivés, là où les seconds sont casuals, d'une moyenne d'âge ne dépassant pas les 15 ans et la culture se rapprochant plus à PAN PAN BOUM BOUM qu'aux chefs d’œuvre que sont les jeux indépendants. Et si là vous n'aviez pas encore compris l'humour sarcastique dont fait preuve ce début de paragraphe, je vous invite à déchaîner votre haine dans les commentaires. Ça ramène du monde et enrichi notre admin. Merci. Revenons en à nos électoons. Rayman a toujours été une licence bon enfant, de preuve avec l'invasion des Lapins Crétins dans les derniers opus, et à toujours su attirer les enfants en quête d'un jeu rigolo. Mais elle a aussi fait preuve de compassion envers nous, hardcore gamers éplorés qui ne cherchons à noyer notre névrose qu'au travers de jeux de plate-formes en 2D au gameplay exigent pour se sentir valoriser une fois le boss final galvanisé. La preuve avec l'opus traité dans cette critique et peut-être un peu oublié dans ce paragraphe. Oui, Rayman Origins. Ce jeu dirigé par le généralissime Michel Ancel n'est pas qu'un jeu vidéo au scénario enfantin et à l'humour digne de nos récrées de primaire. Il est aussi une œuvre au gameplay exigent, qui comme dit précédemment se complexifie avec le temps. Surtout si l'envie vous prend de le finir à 100% avec tous les Lums, de réussir tous les chronos et de choper toutes les coffres-à-pattes. Mais libre à vous de le torcher de la manière la plus enfantine qui soit en ne se souciant que d'arriver à la fin des levels sans avoir verser la moindre goûte de sueur. Vous l'aurez compris, Rayman Origins est un jeu qui parle à tout le monde et qui s'adapte librement à tous styles de joueurs.
Horizons socials
« Renfermés comme vous êtes à cause des jeux vidéos ? Ubisoft a pensé à vous ! Votre petit frère veut jouer à Adibou et vous voulez rendre visite au bar à streap tease de Liberty City ? Ubisoft a encore pensé à vous ! Retrouvez-vous dans une ultime amitié virile sur Rayman Origins ! »
De retour d'une séance de lecture d'un critique aussi pédant que prolixe, je choisi de prendre un peu de bon temps sur Rayman Origins. Et c'est en arrivant que je vois mon voisin posé sur ma console en train de libérer des électoons.
Voilà le type de scène qui pourrait finir en meurtre par strangulation. Mais pas avec Rayman Origins. Car c'est avec la simple pression du bouton START sur une seconde manette que vous rejoindrez votre compagnon dans l'univers du jeu de Michel Ancel. Un mode coop efficace et dynamique qui pourrait tendre plus du mode Duel que du mode duo (en sachant qu'il est jouable jusqu'à 4 simultanément) selon vos camarades de jeu. C'est vrai que depuis le temps que l'on demande aux développeurs de nous faire un mode coop en local, ou pourrait crier au génie. Mais il faut croire que le sort s'abat toujours sur nos pauvres âmes de geeks célibataires. Car bien que pourvu de ce génial mode coopératif sur la même console, Rayman Origins ne détient aucun mode multijoueurs. Exit la coop avec vos potes suisses ou belges, une fois. Vous serez contraint de jouer avec le stricte environnement proche. Un coup manqué tabernac ! On aurait aimé profiter d'un jeu à la technique irréprochable, tournant à 60 FPS constant dans un univers à la pâte artistique colorée et simplement superbe.
A posséder
- ... mais dépourvu de multijoueurs
- Un scénario minimaliste au possible
- La réalisation artistique et la maîtrise technique irréprochable
- Le Gameplay évolutif
- L'humour omniprésent
- Le tout public d'un jeu qui plaira à tout le monde
- Un mode coop jusqu'à 4 en local...