Les beat’em all font partie d’un genre qui existe depuis la nuit des temps dans le monde des jeux vidéo. On peut même dire que ces derniers ont énormément contribué au succès de ce média, notamment grâce aux excellents titres qui sont apparus sur les consoles 16 bits. Les jeux de l’époque (Street of Rage, etc.) avaient offert aux joueurs des après-midi inoubliables durant lesquelles ces derniers, avec leurs amis, pouvaient se défouler dans la joie et la bonne humeur, et cela sans prise de tête. L’arrivée des premières consoles 32 et 64 bits mettant en scène des jeux en 3D n’a malheureusement pas redoré l’image des beat’em all qui devenaient de plus en plus classiques. Les personnages proposés manquaient énormément de charisme, le scénario (qui n’est d’ailleurs pas le point fort de ce genre de jeux) devenait de plus en plus ridicule, et le gameplay souffrait d’un énorme manque d’innovation. C’est seulement en 2001, avec l’arrivée du fameux Devil May Cry de Hideki Kamiya sur Playstation 2, que le beat’em all réussira de nouveau à attirer les foules. Proposant un gameplay novateur, un héros charismatique et un scénario plutôt original (mais pas révolutionnaire), ce dernier redonnera un nouveau souffle à un genre jusqu’alors devenu trop banal et inintéressant. Aujourd’hui, Hideki Kamiya, qui est à la tête de Platinum Games, et à qui l’on doit certains titres phares, tels Resident Evil 2, Devil May Cry, Viewtiful Joe et Okami, nous a une fois de plus concocté un beat’em all hors du commun.
D’un point de vue scénaristique, on a droit à un changement majeur. Terminé les héros masculins au visage d’ange et au sens de l’humour complètement décalé. Ici vous aurez droit à une héroïne aux formes affriolantes et aux manières quelque peu déplacées, et surtout avec un sens de l’humour très particulier. En effet celle-ci n’hésitera pas à insulter les boss ou à couper leurs répliques en leur montrant ses fesses. De plus son look hors du commun ne laissera pas indifférent. En ce qui concerne la trame en elle-même, Bayonetta est une sorcière amnésique, qui, récemment sortie d’un sommeil de cinq siècles, cherche à recouvrer sa mémoire. Le bestiaire, quant à lui, est composé de créatures angéliques. L’histoire du jeu se résume en gros à la confrontation entre les sorcières de l’Umbra et les anges de Lumen. On peut surtout remarquer ici que comme dans tout beat’em all qui se respecte, le scénario n’a pas été trop travaillé.
Graphiquement, le jeu est une vraie réussite. Les décors sont magnifiques et très détaillés dans l’ensemble, et malgré l’action à gogo présente à l’écran, il n’y a pas le moindre ralentissement. Comme à son habitude, la version 360 propose un rendu de meilleure qualité par rapport à la mouture Playstation 3. Les chorégraphies et les diverses animations de la belle sorcière ne passeront pas inaperçues. Le bestiaire est très bien modélisé, et les boss plutôt impressionnants, voire déroutants (par rapport à leur design) dans l’ensemble. L’influence de Devil May Cry est quand même assez présente dans certains niveaux. Sans être le plus beau jeu next gen actuel, Bayonetta fait partie des jeux les plus impressionnants graphiquement et exploite de façon quasi-optimale les capacités de notre chère console.
Du côté de la bande son, les musiques se synchronisent parfaitement avec l’action présente à l’écran, et sont dans l’ensemble plutôt éclectiques. On aura même droit à une reprise du célèbre Fly Me to the Moon interprétée ici par la chanteuse belge Helena Noguerra. Au niveau des doublages anglais, ses derniers ont été parfaitement réalisés.
La grosse « révolution » de ce titre réside surtout au niveau de son gameplay novateur. Malgré le fait que Bayonetta reprenne les principes de base mis en place dans le système de combat de Devil May Cry, ce dernier apparaît comme étant plus technique, plus riche, plus stylé que son prédécesseur. Possédant une paire de flingues, un katana, un fouet, des griffes électriques ou enflammées, et une pléthore d’autres armes, Bayonetta arrive à effectuer des combos à faire pâlir Dante, ou encore le grand Kratos de God Of War. Le fait de pouvoir associer différentes catégories d’armes entre elles donne à ce beat’em all une toute autre dimension niveau gameplay. En effet, le joueur peut porter un katana entre les mains et utiliser en même temps ses jambes pour tirer avec des flingues Il peut également alterner avec d’autres paires d’armes de son choix en plein milieu d’une action pour effectuer de nouvelles combos toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Il faut ajouter à cela que le bête matraquage de touches n’apporte plus rien dans ce jeu. Pour effectuer des combos variées et efficaces, le joueur est forcé ici d’utiliser un timing précis par rapport à la pression de ses doigts sur les touches. Je m’explique : appuyer sur x – y – y correspond ici à une combo classique et pas forcément toujours efficace. Maintenant si vous appuyez sur x – y – (légère attente) – y, vous aurez droit à une nouvelle combo complètement différente. Et ce sera pareil pour x – (légère attente) – y – y. Le jeu propose également une nouveauté au niveau des esquives. Ici vous aurez droit à deux types d’esquive. La première consiste à éviter l’attaque de l’adversaire en se déplaçant sur le côté le plus rapidement possible. Rien de nouveau donc. Cette esquive n’apportera aucun bonus, si ce n’est la préservation de votre précieuse barre de vie. La deuxième se base, par contre, sur la capacité du joueur à effectuer un bon timing par rapport au coup de l’adversaire. S’il y arrive, ce dernier déclenchera le Witch Time qui est une sorte de ralentissement du temps qui permettra au joueur de riposter de façon violente ou de renvoyer un projectile lancé par son adversaire.
Nous allons maintenant passer au niveau des critiques que l’on pourrait faire au jeu de Platinum Games. L’obligation de repasser par certains niveaux du jeu déjà explorés, la réapparition de certains boss avec une puissance amoindrie, et les redites de combos (malgré la richesse du gameplay et la pléthore de coups présente) sont les principaux défauts que l’on pourrait reprocher à ce titre. En même temps, me direz-vous, on est quand même dans un beat’em all.
Pour conclure, Bayonetta est pour moi le meilleur le beat’em all 3D jamais créé. La sorcière aux formes affriolantes saura apprivoiser en grande partie les joueurs fans de ce genre de jeu. Malgré sa difficulté hardcore (il faut l’avouer), le nouveau jeu de Hideki Kamiya doit mériter une place de choix dans le cœur des joueurs actuels, notamment grâce à la richesse de son gameplay, et de son esthétique hors du commun.
| ||||||||||||
| ||||||||||||
|