Test de Dead Space 2

Délaisser la peur au profit de l'action. voilà la plus grande crainte qu'on l'on pouvait avoir aux vus des premiers trailers et annonces des développeurs. Le public étant toujours plus friand de mise en scène spectaculaire et explosive au détriment de cheminement plus soigné et intelligent, il était normal et prévisible que ce Dead Space 2 se voudrait plus écervelé. L'arrivée du multijoueurs n'est pas là non plus pour nous rassurer, mais au final se révèle plus comme un bonus - à l'image de Assassin's Creed : Brotherhood - que comme un mode de jeu poussé à l'extrême. La possibilité d'incarner les Necromorph en fera son seul intérêt, et ce pour seulement quelques heures. A noter la déprimante arrivée du pass online qui obligera les acheteurs du jeu en occasion à banquer 800 Microsoft Points en plus, soit 10 euros, pour profiter du online. Pratique appelée à se généraliser. Mais laissons ce débat de coter et plongeons nous dans la pénombre du mode solo.

La première surprise se trouve dans la sélection de la difficulté : Facile, Normale, Difficile, Fanatique ! Des modes de difficultés qui devraient convenir à tout type de joueurs, qu'il soit néophyte ou hardcore-gamer. A noter même pour ces derniers, un mode Fou furieux qui porte très bien son nom, car en plus d'une difficulté très élevée, vous n'aurez le droit qu'à 3 sauvegardes, ce qui va énormément corser l'aventure qui se déroule sur une quinzaine d'épisode, et pour finir en beauté ce mode vous fera commencer avec l'équipement de base en vous interdisant le New game + qui permet de commencer une nouvelle partie en gardant les améliorations déjà acquises dans les précédentes parties, de quoi régaler les plus téméraires d'entre vous. Dead Space premier du nom était déjà une claque graphique, mais son petit frère pousse le bouchon encore plus loin, tant au niveau des détails que des lumières dynamiques. Les textures sont fines, les ombres vous collent la frousse à chaque changement de direction et le tout reste interactif. Chaque objet peut se dégommer à coup de cutter plasma ou de télékinésie, tout comme les sources de lumière totalement destructibles pour vous plonger encore plus dans le noir. Mention spéciale à la lumière qui transperce le casque D'Isaac pour projeter une lueur verdâtre sur votre environnement, sans parler du feu, lui aussi magnifiquement réussi. Visuellement, vous êtes dedans du début à la fin, mais qu'en est-t'il du reste ?

En plus d'une qualité visuelle indéniable, Dead Space 2 place le cran encore plus haut en matière d'ambiance. Des portes se claquent, des écrans s'allument remplis de parasites bien bruyants, Des choses bougent et roulent au sol en provenance d'un potentiel ennemis tapi dans l'ombre. Ennemis qui vous surprendront les trois quart du temps en vous sautant à la gorge à des endroits plus qu'étonnants et totalement à l'opposé de là ou vous les attendrez, un brouillage des pistes permanent qui était déjà présent dans Dead Space premier du nom et qui maintiendra une tension palpable. L'ambiance sonore n'est pas non plus délaissée et fait preuve encore du soin apporté au titre. Véritable pièce maîtresse dans le premier, les effets sonores se veulent encore plus détaillés et fournis. Des pas, du verre qui se brise, des outils qui tombent, des voix, des cris, des sonorités glauques et tellement plus encore vous rendront totalement paranoïaque. Il suffit de fermer les yeux et la qualité et la gestion du 5.1 vous place dans la peau de ce pauvre Isaac tentant de survivre le plus longtemps possible. Jusque là, Dead Space semble parfait.

Notre bon vieux Isaac (Clarke, pas Newton) étant toujours de la partie, ainsi que sa lourdeur caractéristique, n'en déplaise à ses détracteurs. Heureusement les partie en apesanteur se feront avec plus de liberté grâce à de petites rétro-fusées faisant partie intégrante de la combinaison. Seul ajout notable de cet épisode, car le reste du gameplay comme l'inventaire, l'amélioration d'armure et d'arme ou encore le fameux démembrement, est totalement identique au premier volet, et c'est là que le bât blesse. Bien que toute les facettes du survival soient maitrisées, les nouveautés manquent cruellement à l'appel. Il y a bien 2-3 armes en plus et une ou deux variantes de Nécromorph qui viennent grossir les rangs du bestiaire déjà présent dans le premier épisode, mais rien de transcendant.

Le seul gros plus de ce second opus est l'arrivée de phases d'actions bien soutenues mais sans dénaturer l'aspect survival du titre. Courtes, intenses, superbement mise en scènes, ces passages se veulent spectaculaire au possible afin de contraster avec l'angoisse ambiante, une sorte de chaud-froid assez surprenant mais finalement bien fondu dans l'aventure et qui ne délaisse pas pour autant la peur présente tout le reste du temps. On peut noter également une réelle amélioration au niveau de la narration et il faut dire ce changement est le bienvenu. Le scénario, qui devrait vous occuper une dizaine d'heures, ne se fait pas bien original mais devient bien plus présent et agréable à découvrir que dans son grand frère (l'excellente VF en est grandement pour quelque chose) bien que finissant sur une queue de poisson laissant présager un troisième épisode qui ne serait pas si étonnant.