Test de Assassin's Creed : Brotherhood

A l'annonce d'un nouvel épisode d'Assassin's Creed moins d'une année après le second épisode, reprenant le personnage d'Ezio et comportant un mode multi, on ne pouvait qu'être inquiet quand à l'avenir de la série. Pourtant dès le lancement du jeu, Nous ne sommes pas dépaysés, et seul le mode multijoueur parait assez étonnant dans l'univers des assassins.

Première surprise, il est totalement inclu dans le scénario solo en étant justifié dans une cinématique d'introduction au mode multijoueur, ce qui a pour but de garder un univers cohérent ce qui est plutôt une bonne chose. Comportant quatre modes de jeux dont deux débloquables par la suite, le multijoueur, jouable jusqu'à huit, embarque les options que tout monde multi se doit d'avoir à notre époque : Choix du perso, expérience, grades qui permettent de déverrouiller des bonus et des capacités, pour une première incursion dans la confrérie des assassins le multi est assez complet. Le mode Traque est l'équivalent d'un deathmatch solo, livré à vous même au milieu d'une map remplie de clones et de sosis de votre personnage et de ceux des autres joueurs, une cible vous sera assignée, à vous de la tuer discrétement sans que l'autre joueur ne vous repère, mais attention, un ou plusieurs joueurs peuvent également être à vos trousses.

Le stress est permanent car vous ne savez pas à quoi ressemblent vos assassins ni ou ils sont, à vous d'ouvrir l'oeil car si ils ne sont pas discrets ils seront automatiquement désignés d'un curseur, ce qui est valable pour vous, donc prudence. Le mode Chasse à l'homme est quand à lui l'équivalent d'un deathmatch par équipe en 4 VS 4, tout comme le mode alliance qui se jouera à 4 équipes de 2. Le mode Traque avancée reprend le mode de base en supprimant des indications afin de rendre le tout encore plus stressant. Globalement ça reste sympathique malgré quelques problèmes pour trouver des joueurs ce qui donne souvent de longues minutes avant de lancer la partie. Mais contre toute attente, c'est le mode solo qui se voit être le gros de ce Brotherhood.

Reprenant pile poil à la fin d'Assassin's Creed 2, le début du mode solo ne laisse aucune zone d'ombre entre les deux épisodes. Sans trop en dire, Ezio devra repartir en guerre contre les templiers pour parasiter leur projet de domination du monde. En plus de Monteriggioni en début de jeu, Rome sera votre nouveau et unique terrain de jeu, ce qui, vu la taille de la cité, sera bien suffisant pour faire de la grimpette. Magnifiquement modélisée, la ville de ce nouvel Assassin's Creed grouille de vie, plusieurs dizaines de personnages mènent leurs petites vies à l'écran et cela sans ralentissement malgré le moteur graphique identique depuis le premier opus et à peine amélioré depuis le deux. Les textures des bâtiments sont toujours aussi détaillées, tout comme le jeu de lumière et d'ombre, les monuments caractéristiques de Rome sont présent, superbement reconstitués et toujours accompagnés des petites fiches informatives apparues dans AC2. Mais sous ses aspects graphiques magnifiques on sent bien que le moteur actuel est à ses limites, le clipping est assez présent et certains bugs d'affichages se montrent récurrents, cela ne gâche en rien le plaisir de jeu mais trahis le moteur 3D vieillissant d'Assassin's Creed.

Du coté gameplay, pratiquement aucun changement dans le maniement d'Ezio si ce n'est quelques mouvements de contre-attaque qui, au final, sont plus des effets de style que des réels ajouts, sinon c'est du 100% Assassin's Creed 2 pad en main, ce qui n'est pas un vrai défaut en soit. Les vraie nouveautés seront surtout dans les possibilités et activités annexes, et si elles faisaient défaut au premier opus et avaient été largement corrigées dans le deuxième, on atteint des sommets de diversité en la matière dans ce Brotherhood : Mission d'assassinat, infiltration, achat et rénovation de boutique, quête marchande, etc etc. Bien que le scénario principal propose un durée de vie honorable (une quinzaine d'heures) il représente moins de 50% du jeu, c'est dire le travail effectué pour proposer une variété d'activités bien réelles. Bien évidement la grande nouveauté consiste à recruter des frères d'armes pour, soit les appeler en renfort, soit les envoyers en mission à travers l'europe pour leur faire gagner de l'expérience et ainsi améliorer leurs compétences tel que leur vie, arme ou armure. Un ajout assez addictif qui vous pousse à gérer votre petite troupe jusqu'à les emmeners au rang d'assassin, grade le plus élevé pour vos recrus.

Le rachat et rénovation de boutique est toujours présent mais à bien plus grande échelle, la rénovation d'aqueduc, par exemple, améliorera le commerce et permettra donc d'augmenter vos revenus. Pour dépenser vos Florins dument gagnés vous aurez l'embarras du choix, le nombre de pièces d'armure et d'arme est plus qu'honorable, le poison et les couteaux de lancer sont également présents. Petite nouveauté du coté des boutiques, certains marchands vous proposeront des quêtes en vous demandant de leurs ramener un certain nombre de choses que l'on pourra trouver, soit dans les coffres, soit en fouillant les corps des gardes. Tant d'ajouts qu'il en devient compliqué d'en détailler la totalité de ce Brotherhood.

Alors ce Brotherhood serait-t'il l'Assassin's creed ultime ? Pas réellement, en premier lieu à cause de l'aspect fourre-tout de l'ensemble. On ne peut que respecter Ubisoft Montréal pour avoirs ajouté autant d'activités annexes, mais à trop vouloir en mettre cela devient plus brouillon que réellement impressionnant, surtout qu'en parallèle, il n'y aucune amélioration fondamentale du gameplay d'Ezio. Tout ceci n'enlève en rien à la qualité globale du titre, surtout vu la complexité de la  trame principale. Toujours aussi bien ficelé, porté par des personnages charismatiques et des doublages français toujours aussi réussis, le scénario développe réellement l'histoire de la guerre des assassins contre les templiers et vous tiendra en haleine de bout en bout. Le seul petit bémol réside dans l'aspect fourre-tout des activités annexes, ce qui donne l'impression d'avoir bourrer à craquer cet Assassin's Creed d'à-coté sans trop en justifier la présence, ce qui n'entrave pas plus que ça le plaisir de jeux qui vous prendrait  pendant de longues heures...Jusqu'au prochain opus.