Une vraie vie de pilote
Votre carrière commencera par une conférence de presse où une journaliste vous posera quelques questions qui serviront à configurer discrètement votre partie. Elle vous demandera sur combien d'années vous comptez faire votre Schumacher, à savoir que vous aurez le choix entre 1, 3 ou 7 ans en Formule 1. S'ensuit la demande de surnom mise en place depuis GRID puis, finalement, le choix de votre écurie parmi les 3 plus modestes du championnat : HRT, Virgin et Lotus. Au départ de votre première course vous aurez le choix entre des week-end court ne comportant qu'une séance d'essais et de qualification puis la course, ou, un week-end complet avec les séances d'essais et les Q1, Q2 et Q3. Sans oublier la possibilité de régler le curseur de distance qui, au maximum, vous permet de disputer les grands prix sur leur durée réel, ou, pour les plus pressés d'entre vous, seulement 20% qui sera d'ailleurs le minimum, comptez 12 tours de moyenne. Avant de se lancer en piste, un petit tour par les aides à la conduite nous rassure au niveau du nombre des paramètres pouvant être modifié. Des classique ABS, TCS viennent s'ajouter la trajectoire adaptative, l'usure des pneus, la consommation de carburant, les dégâts ou encore le limitateur auto pour les stands. Du coté des concurrents, 4 niveaux de difficultés sont disponibles allant jusqu'à Légende. Pour les plus flémards, 4 préréglages de difficultés s'occuperont de toutes ces options à votre place. Il est maintenant temps de vous lancer sur la piste.
Un jeu à l'EGO démesuré
Vous voilà donc dans votre box, bien calé dans votre baquet, à droite de votre coéquipier et au milieu de mécanos s'affairant à régler votre monoplace. Devant vous repose un moniteur de contrôle vous permettant de suivre divers détails de la session actuelle tel que les chronos, les prévisions météo. Il vous sera aussi possible d'avoir une petite biographie du circuit avec des chiffres clés ou encore de régler votre bolide comme bon vous semble car une foultitude de paramètres sont à votre disposition : étalonnage de la boite, Aérodynamique, répartition du freinage etc. Voilà qui rassure quand à l'orientation simu du titre. Les moins connaisseurs en mécanique pourront toujours demander à leurs ingénieurs un des 7 réglages basiques privilégiant la tenue de route ou au contraire la vitesse. Ce même ingénieur vous demandera de temps à autre de battre un chrono aux essais histoire de déverrouiller de nouvelles optimisations pour votre véhicule. Une fois les préparatifs terminées, vous pouvez enfin sortir des stands, et là, on sent que Codemasters maitrise leur moteur graphique EGO.
Les F1 sont superbement modélisées, gardant leurs différentes proportions et leurs appendices aérodynamiques respectifs. Les carrosseries brillent et reflètent parfaitement les abords des circuits fidèles au possible. Des lignes droites de Monza aux enchainements de Sakhir, des rues étroites de Monaco aux angles nocturnes de Shanghai, chaque circuit du calendrier 2010 est présent et flattera la rétine tant ils sont identiques aux réels. Les 23 autres pilotes ne gênent en rien la fluidité du jeu qui est constant sauf lors de petites saccades rencontrées à 5 reprises sur 19 GP. Le jeu offre 5 vues dont une vue cockpit assez bien détaillée mais qui vous empêche de vérifier vos rétroviseurs sur certains modèles dont la Ferrari, étrange. Chaque circuit profite d'une ambiance graphique différente, tantôt chaude, tantôt assez sombre, la palette de couleurs s'adaptera à vos voyages de pilote de haut niveau. Et quand les éléments s'en mêlent, c'est avec admiration que l'on observe les reflets au sol, les gouttes parcourir votre monoplace sous la vitesse et les projections d'eau du pilote qui vous précède. Les graphismes rendent honneur à la gestion dynamique de la météo qui est réellement dynamique. Une séance d'essais commençant sous des trombes d'eau peut se finir avec une piste bien plus sèche. A l'inverse, une course sous un soleil de plomb peut se transformer en cauchemard lorsque que la pluie s'en mêle à 2 tours de l'arrivée. A vous de toujours chercher la bonne trajectoire car la piste s'assèche et vous permet donc de grappiller de précieux dixièmes de seconde. Mais attention, une roue dans une partie plus humide et c'est la faute assurée. Hey oui, sans les aides, ce F1 2010 n'est absolument pas arcade.
Gentlemen start your engine
Voilà la première chose que l'on remarque manette en main sans aucune assistance : C'est SIMU ! Peut-être un peu trop d'ailleurs car la puissance de ces monstres se gère assez mal au pad, surtout que la gâchette d'accélérateur est assez mal calibré, ce qui vous fera souvent partir à la faute lors de vos premiers tours de roue. Car le moteur physique ne pardonne aucune erreur. Une ré-accélération sur un vibreur, un freinage tardif ou une roue dans une flaque et c'est la sanction assurée. Une fois la F1 en main, passer les courbes au taquet et réussir ses freinages se révèle jouissif tant l'ombre de l'erreur de pilotage plane au dessus de vous, ce qui renforce le stress en course et bien évidemment les sensations. Que les néophytes se rassurent, avec les assistances aux max, les monoplaces se révèlent aussi compliquée à conduire qu'une Clio 1.6L diesel à fond de 1ère. Codemasters a vraiment décidé de contenter tout type de pilote, qu'ils soient des mangeurs d'asphalte ou des Dora l'exploratrice des circuits. Il faut quand même souligner quelques erreurs au niveau des collisions par exemple ou encore des dégâts qui ne concernent que l'avant du véhicule. Pas question d'exploser l'aileron arrière ou d'arracher les roues, Seul le nez et le train avant sont sujet aux dommages, et encore, si vous voulez arracher une roue il faudra taper à au moins 200Km/H car en dessous il n'y a que l'aileron avant qui trinque. La crevaison est possible et influe évidemment sur la conduite mais impossible de déjanter. Autre aberration, les F1 accidentées disparaissent purement et simplement, voilà qui fait tache en 2010. Et c'est bien le problème de ce F1 2010. Plein de bonnes choses, une réalisation sublime, une conduite aux petits oignons mais plein d'incohérence pour une production actuelle.
A commencer par l'I.A qui ne gère pas les consommation d'essence et qui, de ce fait, roule réservoir vide et qui ne subit pas non plus l'usure des pneus, autant dire que si vous activer ces options il vous sera impossible de les suivre car ils tournent en moyenne 5 secondes plus vite que vous, bah oui, un réservoir vide et des pneus à rendre dingue un ingénieur de Michelin, ça aide. Même chose du coté des mécanos lors des arrêts, si vous avez le malheur d'être suivi par quelques concurrents et bien ils les laisseront TOUS, j'ai bien dis TOUS, passer avant de vous laisser repartir, de quoi louper la victoire plusieurs fois à l'image de votre serviteur. Je passerai vite fait sur les F1 qui se la joue Casper le fantôme lorsque certaines collisions se font inévitables ou encore les commissaires de piste qui brillent par leurs absence des abords du circuit. Seul un drapeau en haut de l'écran vous signalera l'état de la course. L'absence de podium en fin de course également et la difficulté assez risible même en légende. Voilà bien des fautes qui devraient être corrigées par un patch qui est actuellement en phase de validation par Microsoft. En parallèle, certains détails sont appréciables comme la possibilité de régler l'aérodynamique ou la cartographie moteur directement en course via la croix multidirectionnelle ou encore la conférence de presse si vous vous hisser parmi les trois pilotes de tête. Attention à vos réponses, cela pourrait vous ouvrir des nouveaux horizons comme un contrat dans une plus grosse écurie. D'ailleurs, un niveau de réputation évolue selon vos performances, à vous de le faire progresser pour que Ferrari ou McLaren vous surveillent. Voilà qui compense, en partie, des erreurs de jeunesse que Codemasters corrigera pour nous offrir une expérience de course ultime dans F1 2011 qui est déjà dans les stands.