Cela serait en effet le cas si on écoutait les dires de Phillippe Ulrich, à l'origine de Cryo Interactive. Tout ce qui suit a été recueilli par le biais d'un interview du bonhomme réalisé par le site d'information Atlantico dans lequel il exprimait son point de vue sur les jeux vidéos et le fonctionnement de cette industrie.
"Il y a un enjeu considérable - et donc une énorme pression sur les équipes - parce qu’il faut que le jeu soit rentable. C’est le marketing moderne. On demande au joueur ou est-ce qu’il veut aller et on l’y amène. Alors qu’autrefois, il y avait un type assez génial qui disait : "je vais vous amener dans un endroit où vous n’aurez jamais imaginé aller, et que vous allez adorer.""
"J’avoue que je reste dubitatif vis-à-vis de la création et de la créativité dans les jeux d’aujourd’hui. Pourquoi ? Sans doute parce que je viens d’une époque où l’on inventait en permanence. Je voudrais rentrer davantage dans des expériences ludiques plus fortes. Il y a trop de marketing dans les jeux vidéo d’aujourd’hui. Il faudrait que des créateurs s’embarquent dans ce média formidable."
"Autrefois, il y avait des geeks un peu fous qui construisaient des machines incroyables. J’en ai connu, on les embauchait immédiatement. [...] Les geeks sont désormais en costard-cravates. C’est dommage. On a moins de folie dans les jeux vidéo. J’attends une révolution."
En écoutant ses 3 phrases sorties de leur contexte, on pourrait y voir un désœuvré nostalgique qui n'aime pas la tournure des jeux vidéos. Mais il n'oublie pas lors de cette interview de nous parler de quelques développeurs, bien trop rares pour lui, qui sont toujours au top: Eric Chahi, Michel Ancel ou même Markus Persson (remarquez comment on voit qu'il y a 2 français dans le lot ! Ça roxe du poney j'vous dit !) restent pour lui des créateurs, qui sont libres de créer. Et c'est cela qui manque beaucoup trop dans l'industrie vidéoludique de nos jours, du moins selon ses dires.
Il finit en exprimant le fait que la création risque de disparaître au fur et à mesure si les éditeurs ne changent pas de méthodes et si le marketing continue à dominer (et aussi si des jeux comme Rayman Origins ne se vendent pas, Vin dieu !). Un Ulrich triste mais un semblant réaliste quand on y regarde de plus près.